Ex-voto dédié au Christ, à Notre-Dame et à des saints invoqués contre la peste

Bien SAN


SAN-003067
Le Christ et la vierge sont représentés sur un fond jaune à genoux sur des nuages (bleus foncés) dans une attitude de supplication. Le Christ est simplement vêtu d’un voile autour des reins et d’une chape rouge pâle couvrant les épaules et le dos. Il tient dans le bras gauche « la croix salvatrice et montre de la main droite la plaie de son côté d’où à coulé la dernière goutte du sang rédempteur ». Marie, vêtue d’une robe bleue au drapé ample, presse de la main droite son sein dénudé d’où elle fait jaillir du lait dans un grand calice d’or placé au-dessous sur un autel quadrangulaire de pierre couvert d’un tissu vert. La vierge accuse un geste, vers le bas de la main gauche (ce geste de son bras et de sa main gauche, vers le bas, semble exprimer qu’elle est toute amour et salut pour le genre humain). Devant le christ et sa mère se trouve un globe terrestre et au-dessus d’eux (au milieu) plane la colombe symbole du Saint-Esprit (Selon P. Van Iterson, le médiateur et la médiatrice de toutes les grâces implorent la miséricorde du Père Céleste (qui en ce cas n’est pas représenté) en faveur de l’humanité pécheresse et souffrante. Le Christ rappelle au Père son sacrifice qui a obtenu le pardon universel et Marie évoque, par son geste maternel, le rôle essentiel qui a été sein dans l’œuvre de réconciliation. Les figures de Jésus et de Marie sont empreintes de sérénité et semblent exprimer la certitude que rien ne leur sera refusé en faveur de l’humanité souffrante). En-dessous, quatre saints invoqués contre la peste sont debout de part et d’autre d’un petit autel (deux de chaque côté). Il s’agit de gauche à droite de Saint-Adrien, Saint-Antoine, Saint-Roch et Saint-Sébastien. Chacun d’eux et représenté sur un fond bleu pâle dans l’attitude, l’habillement et avec les attributs qui lui correspond. A l’extrême gauche, Saint-Adrien est figuré en légionnaire romain (vêtement bleu (tunique) + manteau ample rouge à liseré d’or), la tête casquée (et auréolée), tenant dans la main droite l’épée et dans la gauche l’enclume et le marteau (ses attributs caractéristiques sont l’enclume sur laquelle le bourreau lui trancha mains et pieds, et un lion couché, symbole de son courage ou plus probablement indice de son culte en Flandre dont le lion est l’animal héraldique). Derrière lui se trouve un lion symbole de son courage. A côté de Saint Adrien se tient Saint-Antoine. Il est représenté (nimbé) sous l’aspect d’un vieillard barbu, vêtu de la robe de bure à capuchon des moines de son ordre (Les Antonins : ordre hospitalier fondé au XIe siècle sous l’invocation de saint Antoine). Il tient dans la main droite le bâton de l’ordre ou tau (croix potencée qui était déjà en Egypte symbole de la vie future) et dans l’autre main un livre ouvert. Une clochette est suspendue à la traverse du tau (attribut des ermites qui s’en servaient pour repousser les attaques des démons, effrayés par le bruit des clochettes comme par la lumière des cierges). Saint-Antoine est accompagné d’un cochon, son inséparable compagnon (on l’appelait en Italie Antonin del porco, en Suisse San Antoni. Le cochon n’est pas la personnification du démon, des tentations de la chair auxquelles Saint Antoine avait été en butte : car il se frotte familièrement à lui comme un bon chien. Il fait simplement allusion à son patronage des pourceaux dont le lard était un remède efficace contre le feu Saint-Antoine). A droite de l’autel St Roch, personnage barbu est assez bien reconnaissable. Il porte une courte tunique bleue et un manteau ou pèlerine rouge appelée « sarrochino » et un chapeau à larges bords sur la tête (celle-ci entouré d’un nimbe). Il tient le bourdon dans la main gauche et de l’autre, il découvre un ulcère ou gende en souvenir de la maladie qu’il contracte en soignant ceux qui étaient atteint du terrible mal (les biographies placent à l’aine cet ulcère (peste inguinale) mais par décence les artistes le reportent plus bas). Le chien nourricier ou roquet s’ajoute à l’iconographie du saint. Il ravitailla son maître (en pain) tout les jours de son infirmité (le chien de Saint Roch, aussi populaire que le cochon de Saint Antoine est appelé sous le nom de roquet, bien que ce mot n’ait aucune parenté étymologique avec le nom du saint). Le quatrième saint, peint sur la droite du panneau, est saint Sébastien (apparaissant nimbé). C’est un homme assez jeune portant une petite barbe. Il est vêtu à l’antique (habit militaire) c’est-à-dire tunique bleue et manteau ocre. Dans la main gauche, il tient un arc à flèches et dans l’autre les flèches rappelant son martyr ordonné par l’empereur Dioclétien.