Coffre

Bien SAN


SAN-003278
Coffre monumental en bois de cèdre d'après ASAN, t. XVI, p. 492. Les surfaces extérieures sont couvertes d'un vernis brun rougeâtre brillant alors que l'intérieur est resté au naturel. Chaque face du meuble est faite d'un assemblage de planches (deux en général) à rainure et onglet, confortées par des gros clous forgés : l'épaisseur de chaque planche est en moyenne de trois centimètres. Les panneaux latéraux, réalisés de cette façon, sont assemblés entre eux à queues d'arondes. Ce n'est donc plus le système de fixation, médiéval, à pentures et ferrures externes multipliées. Les seules pentures existantes ici sont celles internes, prolongeant les charnières qui rattachent le couvercle au panneau arrière, et servant à les fixer. Au bas des trois faces du meuble destinées à être vues court une plinthe saillante, moulurée en tore entre deux scoties (très approximatifs d'ailleurs). A l'intérieur, une planche transversale moins épaisse (1,5 cm) et moins haute (43 cm) placée à 13 cm du petit côté gauche, ménage une cassette latérale. Le couvercle est débordant sur les quatre côtés et est renforcé latéralement par deux traverses douées sous ses surfaces débordantes. Les deux poignées latérales en fer, sont d'origine. Chacune, fixée à peu près au centre de chaque petit côté, consiste en deux fuseaux affrontés de part et d'autre d'un anneau, coudés à leur extrémité et coulissant dans un œilleton fixé au centre d'un quatre-feuilles. Les pentures des charnières et la serrure sont de type ancien : elles mordent cependant su le décor des panneaux, d'où la difficulté de les déclarer d'origine. Les trois faces externes principales, le revers du couvercle et la face tournée vers l'intérieur du coffre de la planche de séparation interne, sont couvertes d'un décor dessiné à l'encre. En façade et au revers du couvercle, les motifs dessinés ont été réservés dans le bois par enlèvement de l'épiderme des fonds extérieurs à ces motifs. Les fonds en question ont ensuite été guillochés suivant un motif quadrillé. Ce guillochis a peut-être eu pour but d'accrocher une pâte de verre colorée : il n'en subsiste pas traces en tout cas. Quant aux motifs proprement dits, ils sont variés et intéressants. Sur chaque petit côté, au centre, un animal vu de profil, dragon pour celui de gauche, lion à droite, dans une bordure de rinceaux suivant les contours du panneau. En façade, le thème général doit être le mythe d'Hercule que l'on peut reconnaître représenté en pied sous un dais, aux deux extrémités. A gauche, il combat un dragon, à droite un lion (Némée ?). Au centre du panneau, deux scènes historiées délimitées par un cadre mouluré, rectangulaire doivent se rattacher au même mythe : l'effacement du dessin limite cependant les possibilités d'identification. Ces deux compartiments encadrent la zone centrale ornée de motifs végétaux disposés en arabesque autour d'un axe vertical constitué par un personnage semblant y grimper. Suivant les limites supérieures et inférieures de la façade se déroulent deux entrelacs dont chaque cercle (ou boucle) est ponctué d'un animal du bestiaire fantastique : à remarquer au-dessus à gauche, un centaure enlevant une nymphe qui pourrait être Nessus et Déjoinire. De même, des dragons, un faune, une licorne, … Le décor au revers du couvercle est disposé de façon identique : l'encadrement de rinceaux s'y poursuit sur les quatre côtés. Au centre, à nouveau cinq zones : deux correspondant aux deux géants de la façade, deux grands arbres torturés, entre lesquels on retrouve les deux panneaux rectangulaires cernés d'une moulure en relief. Ici cependant, le décor est uniquement composé d'arabesques végétales issues d'un masque central. Entre ces deux panneaux, un écu muet porté< par deux génies ailés, entouré d'une couronne de verdure involutée. La planche transversale formant la cassette intérieure porte de même un décor d'arabesques végétales. Datation : le type d'assemblage n'est plus médiéval. Le répertoire ornemental est renaissant. Les poignées sont pratiquement identiques à celles du coffre de « Messieurs les Prélats du Pais et Conté de Namur » daté lui de 1625. Elles sont par contre différentes de la poignée d'origine du coffre d'Anne de Senzeilles, daté de 1576. Il s'agit donc d'une pièce que l'on peut raisonnablement dater de la première moitié du XVIIe siècle, sous réserve de recherches ultérieures. A noter que, si le coffre est bien d'origine méditerranéenne, comme semble l'indiquer le bois dont il est fait, cela peut modifier la chronologie.